Un projet aussi bien artistique que pédagogique

Après l’immense succès remporté par « Ça me saoule ! » sur le thème de l’alcool et les jeunes, Théâtrochamp relève un nouveau défi en proposant une création touchant à la violence et au cyber-harcèlement ou « bullying » chez les jeunes, pouvant engendrer des proportions inquiétantes pour les jeunes. Ces violences prennent la forme de coups, d’insultes graves, de bizutage, d’humiliations, de déprédations… et peuvent pousser jusqu’au suicide.

img_8166Conscient de l’ampleur de ce phénomène dans le milieu scolaire, Théâtrochamp a centré depuis septembre 2013 le sujet de son atelier écriture sur ce thème.

Les rapports de violence sont ambigus. Selon l’étude du DIP parue en 2013, il n’y a pas de différence d’intensité quant à la souffrance ressentie par les victimes selon le type de harcèlement (physique, psychologique, cyber-harcèlement) Souvent la victime ne sait pourquoi elle fait l’objet de cet acharnement. Sujets de violences parfois quotidiennes et sans savoir vers qui se tourner pour être rassurés, ces jeunes peuvent en arriver à des fins dramatiques.

Face au manque d’accompagnement avéré, Théâtrochamp souhaite apporter sa contribution afin de dénoncer les agressions que subissent certains jeunes.

13 «co-auteurs âgés de 13 à 22 ans chapeautés par Messieurs Nabil Louaar, Samuel Regamey, en collaboration avec Madame Michèle Pesson ont planché sur le sujet.

Ensemble réduisons la violence sous toutes ses formes et redonnons de l’espoir à ceux qui souffrent en silence…

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Quelques mots de l’histoire

Simon découvre son nouveau collège, sa nouvelle classe et… une nouvelle copine. Puis d’autres rencontres, comme on en fait dans la cour de récréation, premiers instants d’une intégration scolaire qui détermineront la qualité des rapports avec les autres.

Petites blagues des uns, grands défis des autres, que Simon endure avec le même but : se faire accepter. Mais jusqu’où doit-on aller, précisément, pour se faire accepter des autres ?

Quelle est la limite entre « effort d’intégration » et « prix-à-payer-pour-son-intégration » ?

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Texte
écrit par l’atelier des «adodultes » du Théâtrochamp

Atelier
animé par Nabil Louaar, Samuel Regamey avec la collaboration de Michèle Pesson

Co-auteurs
Nicolas Borgnana, Aurélia Larsen, Aurélia Loriol,
Clotilde Loup, Jérémie Pochon, Téo Bosson,
Romain Chatton, Daniel Albrecht, Juliane Tendon,
Laura Dubuis, Nicolas Lopez-Alegria,
Marlène de Sepibus, Mila Taylor.

Mise en scène
De Anouchka Chenevard Sommaruga
Assistants: Fanny Cochard (2016)
Amir Siame (2017)
Aurelie Lauriol (2021)

Décors
Colette Grobety Muller (2016-17)

Costumes
Michèle Pesson (2016-17)
Loreeana Cadet (2021)

Son & Lumières
Danielle Milovic (2016)
Jean Christophe Cerutti (2017)
Youssef Kharbouch (2021)

Régie plateau
Sibylle Pochon, Véronique de Sepibus (les 3)
Michèle Loup, Nathalie Borgnana (2016-17)

Photos
Jean-Paul Levet

Graphisme
L. Miéville – oeilpouroeil.ch

Distributions

2016

Les filles:
Aurélia Loriol,
Clotilde Loup,
Lina Francis,
Agathe Binder,
Lisa Landwehr,
Naara Appel

Les garçons:
Nicolas Borgnana,
Daniel Albrecht,
Antoine Pesson,
Théo Bosson,
Grégoire Manghi,
Alexis Bachmann,
Antoine-Emmanuel Bachmann

2017 

Les filles:
Shadya Karbal,
Lisa Liermier,
Emilie Kuster,
Marlène de Sépibus,
Morganne Perez,
Sarah Maret,
Gabriela Albrecht,
Sangîta Vallon

Les garçons:
Evann de Sousa,
Daniel Albrecht,
Alexis Bachmann,
Cyrian Dard,
Django Allal,
Joshua Fleming

2021

Les filles:
Sophia Ampgkarian
Camille Michelini
Clémentine Moser
Chloé Ndiaye Détraz (mai)
Aurelia Loriol (mai)
Lisa Baconnière
Emma Kohemun
Amanda Lamb
Séraphine Burdet (novembre)
Kim Vasquez (novembre)

Les garçons:
Martin Kohemun
Antoine Grand
Colin Despond
Daniel Albrecht

Démarche pédagogique

L’atelier écriture sous la houlette de Nabil Louaar et de Samuel Regamey s’est réuni pendant une année et demie à raison de 3 réunions par mois. Les jeunes ont pu rencontrer des personnes ayant des contacts avec des victimes ou auteurs de harcèlement. C’est ainsi qu’ils ont pu débattre avec Dr. Jacot Descombes, pédopsychiatre, Monsieur Orlando Moro, ancien chef de la brigade des mineurs, deux conseillères sociales du CO et du post-obligatoire.

Les auteurs ont pu aussi se confronter à des témoignages de jeunes ayant subi la violence, les entendre exprimer la souffrance d’être malmenés ou humiliés par des camarades.

Nos jeunes écrivains ont pu prendre conscience que ces agissements pouvaient déboucher sur des conséquences graves : décrochage scolaire, absentéisme, tendances dépressives et suicidaires.

Après avoir longuement discuté, les jeunes ont été encouragés à écrire leur ressenti et leurs questions face à la violence et au cyber-harcèlement. Ils ont été incités à s’informer, lire des articles relatifs au sujet, voir des vidéos de prévention sur Internet puis en discuter, analyser leurs comportements, témoigner de leur vécu. Sur la base de ces échanges, une trame d’histoire s’est profilée, des esquisses de personnages ont pris vie et l’écriture a commencé.

Chaque rencontre, chaque témoignage, chaque émotion partagée ont enrichi à la fois l’écriture et ses jeunes auteurs et contribué à tisser la trame de la création.

«ET SI C’ÉTAIT MOI… ? » Se veut un projet aussi bien artistique que pédagogique et le spectacle n’en sera que plus fort.

Il est à noter, selon la psychiatre Anne Edan « l’acte de grandir est en soi violent, l’adolescence est une période de grandes pulsions… mais la violence est inacceptable et doit être arrêtée. Traiter la violence c’est à la fois la condamner et y déceler la dimension structurante et nécessaire au développement des jeunes ». La fragilité, due notamment à la métamorphose physiologique inhérente à l’âge, représente l’un des sentiments qui déstabilisent l’individu. « L’adolescent ne veut pas être considéré comme faible, voire le plus faible. Il aura tendance à attaquer ceux qui lui renvoient ce reflet insupportable », poursuit la psychiatre.
(Combattre le harcèlement à l’école, 30 mars 2012)

Rapport du SRED

Un groupe de coordination a été constitué au sein du Département de l’Instruction Publique de Genève (DIP) depuis près d’une décennie déjà pour mener une réflexion concernant les priorités d’action de l’école publique genevoise face à la problématique de la violence.

Jusqu’à récemment il n’existait pas d’étude rigoureuse et fiable de la violence en milieu scolaire à Genève, c’est pourquoi en 2012, le DIP a mandaté le Service de recherche en éducation de Genève (SRED) pour mener une recherche ayant pour but d’analyser les faits de violence et de déployer un plan de lutte contre le harcèlement. En effet le harcèlement et la violence minent le climat scolaire à tous les niveaux.

notes-sred-56-1Le rapport du SRED paru en 2013 concerne 3’000 élèves pris au hasard dans les Cycles d’Orientation et au post-obligatoire. L’étude démontre que sur les 1’200 élèves de 13-15 ans et les 1’800 âgés de 17-20 ans, près de 180 reconnaissent subir des actes répétés, réels ou virtuels, de micro violence. Tous affirment que ces actes sont perpétrés une à deux fois par semaine. Par peur ou par honte, ces jeunes se plaignent rarement et n’osent pas en parler à la maison, ni même aux enseignants. Les jeunes victimes se réfugient parfois dans des endroits discrets (toilettes ou bibliothèque) car elles ne savent pas à qui s’adresser pour les aider.

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Et si c’était moi? Mars 2018
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DANS LA PRESSE

2016